Mardi, 18h30, ma journée de travail est terminée, je m’entraine avec mon instrument. Du coin de l’œil, je vois mon chat Pamplemousse jouer avec un ruban. Les minutes passent, je me retourne, le ruban a disparu et je crois en voir un dernier bout disparaître dans la gueule de Pamplemousse.
Pamplemousse vient de manger un ruban.
Une petite voix en moi me dit que ce n’est pas possible, il n’a pas pu physiquement manger un ruban. En même temps, je sais au fond de moi que si, Pamplemousse vient d’avaler le ruban, et mon instinct me dit qu’un ruban dans le système digestif d’un chat, ça ne peut pas bien se passer. Je prends mon téléphone et appelle ma vétérinaire. Elle me questionne sur la situation, elle est étonnée, est-ce je suis sûre que Pamplemousse a avalé un ruban ? Non, j’ai un doute, cette petite voix qui me dit que c’est impossible.
De toute façon, ma vétérinaire ne peut plus me prendre à cette heure, elle me donne le numéro des urgences vétérinaires. Je raccroche, je doute toujours. Le ruban n’est plus là. Je fais un tour rapide sur internet qui confirme mon instinct : un ruban dans les intestins d’un chat, ce n’est pas seulement dangereux, c’est mortel.
La guerrière en moi prend le dessus, ce n’est pas le moment de tergiverser, ce n’est pas le moment de perdre du temps. J’appelle les urgences vétérinaires, je dois venir tout de suite. Je ne m’arrête plus pour réfléchir, je mets Pamplemousse dans sa boîte et on part aux urgences.
Sur place, Pamplemousse est rapidement pris en charge et je comprends que je vais de voir le laisser au moins pour la nuit. Avec un peu de chance, le ruban est toujours dans son estomac. Dans ce cas, le vétérinaire va pouvoir le retirer par endoscopie. Par contre, si le ruban est déjà passé dans l’intestin, il faudra ouvrir.
Je laisse Pamplemousse aux urgences. Quelque soit le résultat, le vétérinaire doit m’appeler après l’endoscopie. Mon appartement est vide sans Pamplemousse, j’attends. J’essaye de me distraire en regardant une série.
21h44, mon portable sonne. Soulagement. Le ruban était encore dans l’estomac et a pu être retiré par endoscopie. Pamplemousse va bien, il n’a aucune lésion et il est en train de se réveiller. Je vais même pouvoir venir le chercher avant demain matin.
Cette histoire se termine bien. De tous scénarios probables, elle se termine même du mieux possible. J’ai récupéré Pamplemousse, il n’a aucune séquelle, aucun traitement post-intervention et il a vite retrouvé la forme. Suffisamment vite pour me détruire mon canapé le lendemain.
C’est un moment de vie, comme il y en a eu d’autres, où je sens la guerrière en moi qui prend les rênes, malgré l’émotion, malgré la peur. Elle ne perd pas ses moyens, elle fait ce qui doit être fait, elle se fait confiance. J’ai lu un jour que l’inverse de l’incertitude n’est pas la certitude, mais la confiance en soi. Nous n’avons pas le pouvoir de rendre l’avenir certain, peu importe à quel point on s’y efforce. Par contre, on peut avoir confiance en notre capacité à traverser toutes les situations qui croiseront notre route, on peut avoir confiance en notre résilience, en notre capacité d’adaptation, en notre capacité à agir. Cette confiance pour moi, elle vient en partie de cette guerrière en moi, qui je sais, sera là lorsque j’en aurai besoin.
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